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Acte2.1

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2.1.1 Ceci n’est pas une introduction.

Cette introduction en forme d’arche n’a pas de réelle valeur introductive, vis-à-vis de la musique qui suit. Le caractère de la Sonate sera thématiquement très différent, également dans les timbres et le caractère. Cette introduction n’en est pas une. Elle a une fonction purement dramatique : elle dépeint un souvenir érotique de Marie avec le Tambour-Major qui sert de prélude à une rêverie sur les bijoux qu’il lui a offerts.

Un solo de violoncelle introduit le second acte. Il commence sur les cordes à vides de l’instrument (do, sol, ré, la) et poursuit sa montée sur la désormais célèbre quarte augmentée fatidique (si-fa) pour s’achever sur « do# » :

Cette courte formule en valeurs égales (excepté pour la quarte « si-fa ») annonce les batteries d’accords, jouées par les flûtes, qui suivent : les quatre dernières notes de la montée du violoncelle formeront le second de ces accords : [si-fa-la-do#]. Nous connaissons déjà ces accords car nous les avons entendus à la fin de l’acte précédent :

Suit alors une section lancée par deux trompettes en canons, bientôt reliée par des montées de cordes, à propos de laquelle il n’y a guère lieu de se poser trop de questions : ces trompettes et ces élancements sont les souvenirs de la scène précédente lorsque Marie était « assaillie » par le Tambour-major. Un flot d’images lui revient en mémoire. Les trompettes, en canon, s’élancent sur une figure constituée par les notes des accords précédents, puis se stabilisent sur des figures répétées. Du point de vue des intervalles, nous retrouvons la seconde mineure (ré#-mi) et la tierce mineure (la-do) qui constituent le motif de Marie, mais du point de vue rythmique, cette alternance brève/longue sur le demi-ton n’est autre que la prémonition du thème du couteau (comparer avec les mesure 670 et suivantes au 3ème acte) :


Après cette montée, exprimée comme une véritable « bouffée de chaleur », les voix aigües transposent le motif de Marie, constitué en accord, sur des tierces mineures descendante, le tout aboutissant sur le retour des accords joués au début par les flûtes :

Nous retrouvons, à la fin de cette séquence, les quintes à vide du violoncelle qui ouvraient cette scène, mais exprimées ici différemment. Les quintes à vide, symboles de la non-tension, lorsque l’instrument résonne lui-même sans doigté, sans vibrato, sans effort. Une sorte de détente après la tension. Quoi de plus idéal pour exprimer le relâchement de Marie, comme si son corps devenait inerte, comme déjà coupable de s’être laissée emportée dans une rêverie pulsionnelle :

Ici, tout ce passage :