Malheur de Wozzeck : Ce motif est constitué de seconde mineures descendantes avec des répétitions de notes de 2 en 2. C’est le motif principal qui est attaché au personnage de Wozzeck. Plus que son propre motif, qui n’a guère d’importance au cours de cet opéra, Berg utilise celui-çi a de nombreuses reprises.
Il apparaît d’abord au cours de la Sonate qui constitue la première scène de second acte. Il fait fonction de coda de l’exposition de cette sonate. Le voici, présenté par trois trombones jouant successivement en canons lorsque Wozzeck pénètre dans la chambre de Marie dans cette scène :
Dans la scène suivante, (la Fantaisie et fugue) il représentera Wozzeck en étant l’un des trois sujets de cette fugue, les deux autres étant le motif du Capitaine et celui du Docteur. Le voici avec ses entrées en canons entre la voix et les trombones :
Il culmine enfin lors de l’interlude en ré mineur qui ouvre la dernière scène de l’opéra (mesure 365) en étant une sorte de conclusion de toute la thématique de l’opéra :
Il donne son profile mélodique (les deux notes répétées) au thème de l’Eros, lié à Marie, comme on le voit ici :
Le procédé est intéressant en ce que les pulsions érotiques de Marie, envers le Tambour-Major, représentent une grande partie du « mahleur » de Wozzeck. En cela Berg utilise la technique wagnérienne qui consiste à former des leitmotifs à partir de la superposition deux ou plusieurs autres motifs, l’un donnant son profil mélodique, l’autre son ossature rythmque, un troisième sa constitution harmonique, etc.
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